Test : Rise of the Ronin - PS5

Rise of the Ronin - PS5
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Presque quatre ans après le Ghost of Tsushima de Sucker Punch, la Team Ninja nous propose une expérience assez similaire avec son Rise of the Ronin. Il est grand temps de voir s'il se montre aussi bien, voire même mieux.

Test effectué à partir d'une version PS5

L'histoire de Rise of the Ronin prend place dans le Japon du XXème siècle, en pleine guerre de Boshin opposant le shogunat Tokugawa et diverses factions mécontentes de l'influence grandissante de l'Occident sur leur pays. On contrôle ici un combattant évoluant en duo avec sa ''lame jumelle'', qui va devoir partir à sa recherche après l'avoir laissée pour morte face à un ennemi masqué. Le personnage va peu à peu faire connaissance avec des personnages issus des deux côtés de la guerre et décidera ou non de les aider, sans oublier bien sûr son objectif principal qui est de retrouver sa lame jumelle.

Yokohama, my love

Comme dans les derniers jeux de la Team Ninja, l'aventure débute en créant son personnage. Plus précisément, on doit ici créer les deux lames jumelles via un éditeur particulièrement complet. Si, de base, on nous propose un homme et une femme, on peut très bien modifier ces paramètres qui n'ont aucune incidence sur l'histoire. On doit ensuite rapidement choisir son ''affûtage'', qui est un style de combat. Il y en a une petite poignée et ils disposent tous de leurs forces et faiblesses, mais aussi de leurs armes de prédilection. Pas de panique si vous vous rendez compte que votre choix ne vous convient finalement pas, vous pourrez rapidement en changer.

Rise of the Ronin

À ce stade, vous l'aurez sans doute compris, ce n'est pas du côté de l'histoire de Rise of the Ronin que l'on trouvera de l'originalité, la Team Ninja proposant ici un scénario très classique de recherche d'un ami perdu qui va conduire le joueur à rencontrer tout un tas de PNJ qui l'aideront dans sa quête. En revanche, ce qui est intéressant c'est de pouvoir à certains moments clés choisir qui l'on veut soutenir. On peut ainsi en fonction des personnes que l'on aide aller du côté de la faction pro-shogunat ou, au contraire, anti-shogunat. Non seulement cela permet de se lier d'amitié avec des PNJ différents, mais cela influe aussi sur le scénario.

Rise of the Ronin

Chacun fait c'qui lui plaît

Chaque faction dispose de sa ou ses bases, qui renferment aussi des marchands spécifiques. Et si, au départ, le choix semble assez manichéen – les méchants du shogunat qui ouvrent leurs portes aux méchants américains tandis que les gentils anti-shogunat veulent protéger leur pays et leurs traditions -, on se rend bien vite compte que ce n'est pas forcément le cas. Les factions n'hésitent pas à mentir ou à se comporter plus ou moins bien pour influencer les avis du personnage principal, ce qui rend la progression moins évidente que ce que l'on pourrait croire au premier abord. Ce n'est certes pas inédit ni même exceptionnel, mais il s'agit d'un élément toujours agréable et rendant l'aventure plus immersive. Une fonctionnalité permet même de rejouer les missions pour modifier ses choix et voir leurs conséquences sans avoir à refaire le jeu dans son intégralité.

Rise of the Ronin

Du côté du monde ouvert, il n'y a pas non plus vraiment de surprise puisque l'on se retrouve avec un open world ''à l'ancienne'', vide mais néanmoins efficace. On se retrouve donc lâché dans une partie du Japon divisée sur la map en plusieurs régions renfermant toutes des tas de choses plus ou moins intéressantes à faire pour récolter du loot en pagaille, comme trouver des chats, prendre des photos ou encore nettoyer des camps. Contrairement à d'autres titres, il est en revanche intéressant de compléter chaque zone puisque cela fait grimper une jauge de lien qui, à son tour, débloque des bonus au sein de ces mêmes zones : gain d'objets, réductions dans les magasins, quêtes supplémentaires se débloquant et ainsi de suite. Les activités dans chaque zone sont ''à taille humaine'', il est donc plutôt simple et rapide d'atteindre les 100%.

Rise of the Ronin

Les liens, encore eux, sont aussi à retrouver du côté des nombreux personnages que l'on rencontre durant la partie, qu'ils soient pro ou anti-shogunat. Pour faire grimper les jauges d'amitié, il y a plusieurs moyens, dont offrir des cadeaux ou dire les bonnes choses durant les discussions. Et il serait dommage de ne pas se pencher là-dessus puisque cela renforce l'efficacité des coéquipiers durant les missions de l'histoire. Chaque mission permet en effet d'embarquer deux coéquipiers (sauf exceptions) avec lesquels on peut switcher en cliquant simplement sur un bouton. De quoi passer sur une arme ou un style de combat plus intéressant en fonction de l'ennemi. En revanche, on peut perdre en crédibilité concernant le scénario puisqu'il est parfois possible d'emmener un membre de chaque faction sans que ça ne gêne ni l'un ni l'autre.

Rise of the Ronin

C'est au final plus du côté du style de combat que Rise of the Ronin se démarque, même si Ghost of Tsushima est déjà passé par là. Notre ronin, une fois son affûtage choisi, peut s'équiper d'une arme principale, d'une arme secondaire et d'une arme à distance (arc, fusil, shuriken...). Chaque arme peut s'accompagner de trois styles de combat, avec là encore un switch aisé. Il peut assassiner dans le dos d'un seul coup les ennemis faibles qui ne l'ont pas repéré, mais il peut aussi esquiver, parer ou contrer (même si le bon timing n'est pas toujours simple à trouver), utiliser des attaques spéciales et renforcer ses stats grâce à des points de compétences. Il ne faut toutefois pas bourriner puisque tout repose sur un système de ki.

Ki va là ?

Prenant la forme d'une jauge que l'on pourrait comparer à de l'endurance, le ki se réduit peu à peu à chaque action et il faut faire attention à ne pas tomber à zéro. Si c'est le cas, notre ronin est totalement à poil pendant quelques secondes, incapable de bouger (même pour se soigner) et ne prenant que des coups critiques. Les combats ne s'expédient donc pas en quelques secondes, surtout contre les boss qui sont de vrais sacs à PV. Mais l'utilisation du ki peut aussi servir au joueur puisque les ennemis ont également cette jauge, que l'on peut donc faire baisser de plusieurs manières. Bref, les combats sont exigeants et tactiques, même si certains boss sont assez mal équilibrés et peuvent lancer deux fois plus d'attaques que le ronin sans même que leur jauge se vide.

Rise of the Ronin

Vous l'aurez compris jusque là, Rise of the Ronin n'étonne pas, n'excite pas mais ne déçoit pas non plus tant ce qu'il propose est assez classique, mis à part au niveau des combats et factions. En revanche, là où il est difficile de passer l'éponge, c'est au niveau de sa réalisation. Clairement, on sent que la Team Ninja n'est pas habituée des mondes ouverts de cette taille tant techniquement c'est clairement pas top. En mode performance, on a droit à de la fluidité à toute épreuve mais au prix de graphismes vraiment pas beaux, tandis que le mode graphisme se montre un peu plus joli (mais toujours pas top) mais souffre de grosses chutes de framerate l'ayant rendu pour nous injouable. Et c'est sans parler du pathfinding parfois désastreux des PNJ ou encore des bugs visuels qui ne sont certes pas graves mais qui font tout de même tâche. Bref, il va falloir patcher tout ça.

Rise of the Ronin

Les environnements sont jolis de loin, mais c'est pas la même limonade quand on s'approche un peu, ce qui est aussi vrai pour les visages des personnages qui sont au mieux ok, au pire franchement hideux pour les vendeurs et autres PNJ hyper secondaires. Clairement, on est pas sur de la PlayStation 5 ici, en tout cas à ce niveau. À côté de ça, heureusement, les temps de chargement sont très courts et l'ambiance sonore est réussie, avec d'excellents doublages japonais, une bonne traduction française et des musiques et bruitages collant bien à l'ensemble. Précisons enfin que les missions de l'histoire sont jouables jusqu'à trois en ligne, mais nous n'avons pas eu l'occasion de tester cette fonctionnalité (on n'a pas d'amis).
Rise of the Ronin n'est ni excellent, ni mauvais : il est dans la moyenne, est plaisant mais n'étonne à aucun moment, sorte de mélange entre Assassin's Creed et Nioh, ce qui risque de décevoir ceux qui en attendaient beaucoup. Son monde ouvert est hyper classique (tours à activer pour dévoiler les activités, loot en pagaille, événement aléatoires, etc), vide mais efficace, tout comme son histoire. Son système de combat se démarque toutefois un peu de la concurrence, même si on retrouve forcément des relents de Ghost of Tsushima, tout comme le système de factions qui influe sur la progression. Le gros point noir revient à la réalisation, avec des graphismes pas très beaux, un framerate aux fraises en mode graphisme ou encore des bugs en pagaille.
21 mars 2024 à 14h56

Par

Points positifs

  • Un système de combat tactique et exigeant...
  • Un monde ouvert ''à taille humaine'' et efficace...
  • Très fluide en mode performance
  • Une bonne ambiance sonore
  • Possibilité de jouer les missions jusqu'à trois en ligne

Points négatifs

  • … Mais avec certains boss mal équilibrés
  • … Mais hyper classique (et vide)
  • Comme globalement toute l'aventure
  • Technique franchement décevante

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

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