Euphoria nous propose de suivre Rue Bennet (Zendaya), lycéenne sortant tout juste d’une cure de désintox, alors qu’elle rencontre Jules Vaughn (Hunter Schafer), une jeune fille trans avec qui elle se lie très vite d’amitié. En plus des deux jeunes femmes, le casting se voit complété de Kat, Maddie et Cassie, un groupe de copines fréquentant le même lycée que Rue, ainsi que Jules et Nate, la - détestable - star du lycée. La série suit ces personnages dans l’étape charnière de la vie qu’est l’adolescence, avec ce que cela comporte de doutes et d’expériences, entre sexe, drogue et rock’n'roll.
Au scénario et à la réalisation, on retrouve Sam Levinson. Un nom important à retenir ici tant la série porte sa patte visuelle. C’est à lui que l’on doit le sympathique
Assassination Nation. Et, comme dans
Euphoria, l’esthétique y est léchée, parfois ponctuée par des mouvements de caméra (ou du décor) alambiqués, mais toujours sublimes. En guise d’exemple, nous retiendrons le
plan séquence du couloir, dans le premier épisode. Celui-ci reprend le principe du combat dans l'hôtel vu dans
Inception, à ceci près qu’ici la scène comporte une bonne dizaine de figurants, non-affectés par le changement de gravité. Ce qui rend le plan bien plus impressionnant. Mais le paroxysme de cette approche n’est atteint qu’à l’épisode 4. Les intrigues prenant toutes place dans un seul lieu, une fête foraine, la caméra switche entre elles à un rythme effréné. Elle fait cela avec une fluidité impressionnante, soutenue par un montage ciselé.
Les épisodes commencent tous de la même manière : par un résumé de la vie de l’un des personnages. N’excédant pas cinq minutes, ces séquences nous présentent les événements et traumas majeurs de la vie de l’un des protagonistes. Et à défaut de nous le faire aimer, elles nous permettent de le comprendre un peu mieux. Bien rythmées, ces séquences constituent une très bonne entrée en matière, vous remettant dans le bain de la manière la plus expéditive qui soit. Et ce n’est pas plus mal, tant l’univers d’
Euphoria est rude. Sexisme, dépression, addiction, agressions sexuelles sont autant de thèmes abordés frontalement par la série. Ce qui ne l'empêche pas de s'aventurer dans le registre de l’humour, comme lors de cette scène où Zendaya fait un exposé sur les dick-pics, devant une classe des plus attentives (version française
ici .)
Mais ce qui nous tient réellement accroché à la série, c’est, comme toujours, ses personnages, qui ont tous de la profondeur. Cet aspect multifacettes les rend crédibles et attachants. Même Nate, le connard typique, a un côté attachant. Mais le casting n’est pas étranger à cette réussite. Et si Zendaya démontre une nouvelle fois son talent, et qu’il faudra compter avec elle à l’avenir, le reste du casting n’est pas à négliger non plus, avec une mention spéciale pour Angus Cloud dans le rôle de Fezco, le dealer au grand cœur. Et nous n'oublions pas Eric Dane (le Dr Glamour de Grey’s Anatomy), en patriarche pervers et charismatique.